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La Chine dame le pion à la France sur un grand projet d’autoroute reliant le Kenya à l’Ouganda

Finalement, ce sera la Chine. Encore une fois. William Ruto, le président du Kenya, a annoncé mardi 3 septembre se rapprocher du géant asiatique au détriment d’investisseurs français dans le dossier de l’autoroute Nairobi-Malaba. L’annonce a été faite lors du Forum de coopération Chine-Afrique (Focac), qui se tient du 4 au 6 septembre à Pékin.
Ce projet de route à deux fois deux voies, dont une portion payante de 175 kilomètres, doit relier la capitale kényane à la frontière ougandaise. Son élargissement doit, à terme, permettre l’acheminement plus rapide des marchandises venues du port de Mombasa vers l’Ouganda, le Rwanda, la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud.
Un consortium d’entreprises françaises, dont Vinci, avait remporté le marché public en 2019, mais l’arrivée au pouvoir de M. Ruto, en septembre 2022, avait mis à mal le projet. Ces derniers mois, il se murmurait à Nairobi que le dossier était à l’arrêt et que la construction de l’« autoroute du nord » pourrait finalement revenir à l’Empire du milieu, ce qui fut donc chose faite lors du Focac. « Ces liens [avec la Chine] bénéficient à nos deux pays », a déclaré le président kényan depuis Pékin.
« On peut être surpris que la construction de l’autoroute du nord revienne à la Chine, juge XN Iraki, professeur à l’université de Nairobi. Durant la campagne présidentielle de 2022, William Ruto et son entourage n’ont cessé de dire qu’ils voulaient arrêter de se tourner vers la Chine pour les projets de construction. M. Ruto disait vouloir rompre avec les pratiques de ses prédécesseurs, Mwai Kibaki et Uhuru Kenyatta. Il s’avère finalement que non. »
Depuis la fin des années 2000, le géant asiatique a remporté de nombreux marchés de constructions kényans : l’autoroute de Thika, la voie express de Nairobi ou encore la ligne de train Mombasa-Nairobi. Il faut remonter à 2019 pour comprendre la genèse du projet de l’autoroute Nairobi-Malaba. Cette année-là, un groupement de trois entreprises françaises – Vinci Autoroutes, Meridiam et Vinci Concessions – remporte l’appel d’offres lancé par l’Autorité nationale des autoroutes kényanes (Kenha) trois ans plus tôt.
Le marché est estimé à 169 milliards de shillings (quelque 1,2 milliard d’euros). Le consortium français prévoit de récupérer son investissement sur trente ans via un système de péage payant, un critère fixé par les autorités kényanes. Un prix de 780 shillings (5,50 euros) pour les voitures et de 6 500 shillings (45,50 euros) pour les camions est fixé pour être autorisé à circuler sur le tronçon de 175 kilomètres.
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